Depuis les attentats de Paris en novembre dernier, le Brussels lockdown puis les événements du 22 mars, le touriste se fait rare dans la capitale. Juste après les attentats de Zaventem et Maelbeek, la fréquentation avait chuté de 70 %. Aujourd’hui, la diminution se situe entre moins 20 et moins 30 %. Alors, pour faire revenir les visiteurs de la capitale, VisitBruxelles mise sur la diversité et souhaite en faire un atout. En 2017, l’année thématique se nommera « Mixity » et fera la part belle aux différentes communautés créatrices de richesses dans la capitale.

Ce thème a pourtant été choisi voici plus d’un an, juste après les attaques de Charlie Hebdo. Rachid Madrane, ministre en charge de l’image de Bruxelles à la Fédération Wallonie Bruxelles souhaitait faire de la diversité le thème de la nouvelle année touristique. « Cette multiculturalité de notre capitale est un atout dont nous ne sommes pas toujours conscients, explique Rachid Madrane (PS). Cela marque les visiteurs. En plus, Bruxelles est un carrefour où nous pouvons rencontrer des gens de tous horizons. Cela attirera les visiteurs curieux. »

« Mixity » a déjà permis la réalisation d’un premier miracle. La Flandre, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Cocof et la Région bruxelloise se sont unies pour financer cette année de la diversité. Sven Gatz (Open VLD), ministre en charge de Bruxelles au gouvernement flamand, a réussi à obtenir 250.000 euros. Guy Vanhengel (Open VLD), ministre des Relations extérieurs à la VGC, a complété pour arriver au million d’euros. La Fédération Wallonie Bruxelles a dégagé 1,5 million d’euros et la Région bruxelloise un peu moins d’un million.

Si cette collaboration a été possible, c’est notamment parce que tous les ministres dont les compétences rentraient dans ce projet sont des Bruxellois, conscients de l’importance de telles opérations sur l’économie de la Région et donc par extension, du pays.

« Nous voulions casser ce carcan institutionnel, commente Laurette Onkelinx (PS), présidente de VisitBrussels. Les acteurs ont tous été intéressés. Même le gouvernement fédéral a mis des moyens pour la promotion de Bruxelles. En ces temps, il vaut mieux être uni pour envoyer un message fort à l’international. On dit souvent que c’est dans le malheur que naissent des choses neuves. Je crois que nous en avons un bon exemple avec ce projet. »

VisitBrussels espère que la fréquentation va repartir à la hausse. « Nous n’avons plus d’annulation donc nous pensons atteindre une diminution de la fréquentation de 15 % en août et un retour à la normale en novembre, complète Patrick Bontinck, directeur de VisitBrussels. Nous allons aussi mener une campagne proposant des last minute pour les gens qui ne partent pas en vacances mais préfèrent les city-trips. Et en septembre, nous lancerons l’année de la diversité ainsi que d’autres campagnes de communication portant un message positif. »

En plus de parler à l’international, « Mixity » permettra également aux Bruxellois de se rendre compte de la richesse de la capitale qui compte 183 nationalités. Elle est la deuxième ville la plus cosmopolite au monde. 61 % des foyers parlent plusieurs langues dans leur intimité.

« Bruxelles permet de réinventer l’idée de la cité, de la tour de Babel, ajoute Eric Corijn, professeur de sociologie et géographe à la VUB. Les ménages se font dans la proximité. On ne peut pas empêcher la formation de communautés mais on doit travailler avec l’autre même s’il est très différent. L’interculturel est une forme de socialisation importante. »